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La résistance aux antimicrobiens (RAM) : le tueur silencieux

par Constant Kone

Le mercredi 31 mai 2023 à Grand Bassam, a débuté l’atelier sur la catégorisation des antibiotiques de la liste nationale des médicaments essentiels (LNME). La Côte d’Ivoire veut catégoriser les antibiotiques de la Liste Nationale des Médicaments Essentiels (LNME) pour optimiser leur utilisation.
Les antimicrobiens jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les maladies infectieuses en médecine humaine et vétérinaire Leur usage inapproprié entraîne des résistances aux antimicrobiens (RAM). Cela accentue les échecs thérapeutiques, menaçant ainsi la santé publique
La résistance aux antimicrobiens (RAM) survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments, rendant plus difficile le traitement des infections et augmentant le risque de propagation des maladies, de formes graves de celles-ci et de décès. Du fait de la résistance aux antimicrobiens, les antibiotiques et autres médicaments antimicrobiens perdent leur efficacité et les infections deviennent de plus en plus difficiles, voire impossibles, à traiter.
La résistance aux antibiotiques est ainsi un problème mondial urgent de santé publique (en 2019, près de 5 millions de décès étaient associés à la résistance bactérienne aux antibiotiques, dont 1,27 million attribuable à la RAM bactérienne) mais aussi au niveau socio-économique. La Banque mondiale a estimé que jusqu’à 3,8% du produit intérieur brut pourrait être perdu à cause de la RAM d’ici 2050.
Depuis 2002, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire a créé l’« ORMICI »: Observatoire de la Résistance des Microorganismes aux anti infectieux en Côte d’Ivoire ». C’est une association savante qui regroupe tous les professionnels de la santé humaine et animale, les chercheurs et les industriels de laboratoires pharmaceutiques ayant un intérêt pour la résistance des micro-organismes aux différents moyens thérapeutiques .
Les secteurs de prédilection de l’ORMI-CI selon les domaines d’intérêts sont : les investigations Bactériologie, Virologie, Parasitologie mycologie, Biologie moléculaire, Biochimie, Immunologie et Génétique. Les thérapeutiques : antibiotiques, antiviraux, antiparasitaires, antifongiques, antiseptiques et désinfectants. Les pathologies : Maladies Infectieuses, Parasitaires, Dermatologiques, Gastro-entérologiques, Gynéco-obstétricales, ORL, Ophtamologiques, Pneumologiques, Stomatologiques et Urologiques etc.
Les activités de l’ORMI-CI sont : – La recherche prospective – Développement d’axes de recherche pluridisciplinaires et multisectoriels sur la caractérisation des souches résistantes ; – Création d’un prix d’excellence pour la promotion de la recherche sur l’émergence de résistances microbiennes ; – Réalisation d’un inventaire des travaux de recherche réalisés ou en cours sur les résistances bactériennes -La coopération cliniciens-biologistes Promotion de la collaboration praticien–biologiste pour la prise en charge médicale efficace des maladies transmissibles et des cas de résistances ; Mise au point de protocoles pour le dépistage, la surveillance et les essais randomisés sur les résistances microbiennes. Organisation des activités de prévention sur les facteurs de risque de l’émergence des gènes de résistance et l’information sur les stratégies de prise en charge médico-sociale

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