Du 21 au 23 octobre 2025, Ho Chi Minh-Ville a accueilli la réunion annuelle du Pasteur Network, rassemblant les plus grands experts en biologie et en santé publique. Docteur Karidja Ouattara, jeune chercheur au DVE de l’IPCI y a pris part. Elle a illuminé les travaux par une présentation novatrice sur la surveillance intégrée des virus respiratoires.
Son intervention, saluée par ses pairs, incarne le dynamisme et l’excellence de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI). Et dessine les contours d’une nouvelle ère pour la sécurité sanitaire en Afrique.

La réunion annuelle du Pasteur Network a une fois de plus prouvé son rôle crucial dans la coordination de la recherche scientifique internationale. Entre réunions du board, panels scientifiques, tables rondes et assemblée générale, l’agenda a été chargé. En marge des sessions, le Professeur Syndou Méité, Directeur de l’IPCI, a participé à des rencontres stratégiques. Avec d’autres directeurs, il a eu des échanges qui ouvrent la voie à de futures collaborations prometteuses pour la Côte d’Ivoire.

Une approche intégrée pour anticiper les menaces
Docteur Karidja Ouattara, jeune chercheur au Département de Virologie Environnementale (DVE) de l’IPCI, a marqué cette édition. Lors de la troisième session plénière, elle a présenté une communication remarquée sur le thème : « Surveillance épidémiologique et génomique intégrée des virus respiratoires en Côte d’Ivoire (2022-2025) ». Un sujet au cœur des enjeux sanitaires contemporains, traité avec maîtrise et clarté.
Le contexte est connu mais toujours critique : les infections respiratoires aiguës restent un fléau en Afrique subsaharienne. Face à la co-circulation complexe de virus comme la grippe, le SARS-CoV-2 ou le VRS, elle a démontré comment l’intégration de la génomique dans la surveillance de routine permet de caractériser la dynamique virale et d’anticiper les menaces.

Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
Son étude, d’une ampleur inédite, s’est appuyée sur l’analyse de 16 161 échantillons collectés entre 2022 et 2025. Grâce à des méthodes de pointe – RT-PCR et séquençage de nouvelle génération (Nanopore) – son équipe a pu cartographier avec une précision inégalée la circulation et l’évolution génomique des virus respiratoires en Côte d’Ivoire.
Les résultats sont éloquents : une co-circulation active de multiples virus, avec des pics saisonniers liés au climat ivoirien. L’analyse génomique a permis d’identifier des souches distinctes de grippe et de SARS-CoV-2. Ceci a révélé à la fois des introductions internationales et une transmission locale active. Plus encore, cette surveillance fine a détecté des mutations clés, offrant une fenêtre unique sur l’adaptation virale et permettant un suivi rapproché des variants préoccupants.

Karidja Ouattara, PhD : une étoile montante de la recherche africaine
Derrière ces découvertes se trouve une excellente scientifique. Titulaire d’un PhD en Microbiologie et Biotechnologie de l’Université Nangui Abrogoua, Docteur Ouattara a bâti sa carrière sur le front des épidémies. Du SARS-CoV-2 à la dengue, elle a été en première ligne, forgeant une expertise reconnue en diagnostic moléculaire, séquençage NGS et bio-informatique.
Aujourd’hui chargée de recherche à l’IPCI, elle supervise les activités de diagnostic moléculaire des virus respiratoires et coordonne des projets stratégiques, allant jusqu’à la détection innovante de la rougeole dans les eaux usées.
Son travail s’inscrit parfaitement dans les priorités du Pasteur Network : préparation aux épidémies, innovation et renforcement des capacités locales.
L’avenir s’écrit au présent
L’intervention de Docteur Karidja Ouattara à Ho Chi Minh-Ville est bien plus qu’une simple présentation scientifique. C’est le symbole d’une Afrique qui innove, qui anticipe et qui forme ses propres experts pour faire face aux défis sanitaires de demain.
Son ambition ? Consolider la surveillance génomique intégrée en Côte d’Ivoire et renforcer les approches interdisciplinaires.